pelloche

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mardi 29 juillet 2014

Ta vie peut changer sur une fraction de Seconds



Ça fait toujours plaisir de découvrir un film qu'on savait exister, un peu mythique pour certains, dont on avait finalement vaguement entendu parler. De le découvrir sur grand écran, et être très surprise, dans le bon sens du terme. C'est ce qui m'est arrivé avec le film Seconds, L'opération Diabolique.



Seconds (on va l'appeler par son petit nom) est un film de John Frankenheimer de 1966, tout juste ressorti dans les salles avec une copie toute belle, toute restaurée. Au départ, moi je m'attendais à une petite série B, n'ayant lu que le synopsis: Un homme d'un certain âge, entraîné par un ami qu'il croyait décédé, va se voir offrir (de manière plus ou moins forcée) une nouvelle vie par une opération qui lui permettra de changer totalement d'apparence physique et de quitter son existence monotone. Du coup, je m'étais dit: "Cool, un petit film de SF sixties, tout ce que j'aime!" (Oui, parce que j'adore la 4ème dimension).

Alors oui, c'était ça, mais c'était surtout beaucoup plus que ça. Je ne m'attendais absolument pas à un film aussi audacieux. Audacieux à tous les niveaux, la mise en scène, le casting (Rock Hudson, nom de nom!), le sujet, la sexualité débridée, la musique (j'avoue pour ma part, que l'audace dans ce dernier domaine a parfois été éprouvante), les dialogues... Je suis allée de surprise en surprise et le tout m'a finalement bien scotchée.

En ce qui concerne la mise en scène, on est absorbé dès le départ par un générique de début saisissant: sur une musique de Jerry Goldsmith, qui signe une belle composition, nous approchons les détails d'un visage qui se déforment, formant des images abstraites par étirement et distorsion puis se métamorphosant en de nouvelles parties du corps. On sent tout de suite qu'il va ici y avoir un parti pris esthétique très particulier.

Et l'on s'en rend compte très vite avec la première scène, dans le hall d'une gare où, en gros un homme suit un autre. Mais la manière dont cela est filmé la rend particulièrement étrange, et nous plonge tout de suite dans un certain mal à l'aise: on ne voit aucun des visages en entier, il y a utilisation de caméra subjectives et portées près du corps des protagonistes (la GoPro avant l'heure). Le spectateur est désorienté, plongé dans un univers qu'il sait être quotidien, normal, mais vu d'une manière déviée, et il pénètre alors immédiatement dans le fantastique. Tout au long du film, il y a des trouvailles esthétiques, même si l'on se retrouve parfois face à des scènes qui tire en longueur.



Le choix des 2 acteurs incarnant le personnage principal est parfait. D'un côté, John Randolf qui campe un quinqua ou sexa ventripotent et suant, déprimé et sans désir, d'une banalité confondante. De l'autre, il devient rien moins que Rock Hudson, oui Rock Hudson lui-même sous l'identité d'Antiochus Wilson, peintre mineur mais fortuné, le mec trop beau pour être vrai, la classe de la classe, celui qui lui permettra de faire ce qu'il n'avait jamais osé entreprendre avant, d'être libre. Mais il va
découvrir que cette liberté a des limites plus fortes que prévues...









L'ambiance du film est particulièrement anxiogène, même lors des scènes de libération comme celle de la bacchanale qui est étourdissante et étouffante (mais aussi assez monstrueusement cacophonique). A aucun moment, nous n'avons une bouffée d'air frais, même face à l'océan. Tout semble déjà écrit, rien n'est laissé au hasard et la liberté, le choix n'existent pas.



Bien évidemment, l'élément horrifique existe, notamment dans les scènes d'opération et la scène finale qui fait vraiment froid dans le dos. Mais ce qui fait véritablement dresser les cheveux sur la tête, c'est le profond pessimisme de ce récit, l'impression désagréable et durable d'être coincé, avec ce personnage, dans une existence sans but, sans possibilité d'y faire les bons choix. C'est là que Frankenheimer a réussi ce film profondément angoissant, cette petite perle enfin retrouvée...








jeudi 17 juillet 2014

Got the Blouse


Pour mon troisième projet de couture, j'avais envie d'une blouse un peu ample, quelque chose entre les blouses d'écoliers de L'Ecole Buissonnière, le petit haut marin de Marie Laforêt dans Plein Soleil et le petit t-shirt manches 3/4 d'Eva Marie Saint dans La Mort aux trousses .





































J'ai trouvé mon bonheur dans la blouse à pince du Hors série de Coudre C'est Facile n°2, un magazine de couture japonaise qui prévoit des modèle aux lignes simples, plutôt faciles à réaliser et comme je ne suis pas une grande couturière, ça me va très bien.

J'ai donc choisi pour ce modèle un coton blanc à petits pois colorés trouvé il y a quelques temps à Mondial Tissu.


La réalisation s'est plutôt bien passée. Pourtant, il y avait du défi: première parementure, premières pinces... J'ai eu un peu peur à la base. Mais j'ai lu les instructions plusieurs fois avant de m'y coller et c'était  correct.

J'ai eu cependant quelques difficultés dues au manqus d'explications concernant la couture des 2 pans arrières sur le corps de la blouse, j'avoue avoir un peu improvisé et, même si ça se voit un peu, c'est pas complètement cramé.

J'avoue aussi avoir fait ma flemmarde: j'ai opté pour des kams à la place des boutons. j'adore les pressions kams, y'a plein de couleurs, ça coûte pratiquement rien et c'est mis en 2 temps/3 mouvements. Là, j'ai opté pour des kams gris/bleu qui, je trouve, vont plutôt bien avec la blouse.

Au final, je suis plutôt fière de moi sur ce coup là: la blouse a carrément ce petit côté 60's que je voulais qu'elle ait. La taille correspond à ma morphologie. Les touches de couleurs du tissus l'égaient sans être trop dingos, ce qui me permet de la porter sans souci au travail. Et du coup, même si quelques jours de mauvais temps m'ont permis de la porter, elle me donne presque envie d'être en septembre: la rentrée, l'odeur de l'encre et de la colle Cléopatra...




mardi 15 juillet 2014

Them, les autres, rencontrés par Jon Ronson


En ces temps de confusion et de trouble, on parle souvent d'Eux, les autres, responsables de nos maux, les fous furieux, les extrémistes, ceux-là dont on ne comprend même pas comment ils ont pu arriver à penser ce qu'ils pensent, et à croire dur comme fer à des élucubrations incohérentes, et être persuadés d'être les seuls à avoir raison...

Eux, Them, Jon Ronson, l'auteur des Chèvres du Pentagone les a rencontrés. Et il a tiré de ces rencontres hallucinantes un bouquin incroyable: Them, adventures with extremists.

Jon Ronson est un journaliste britannique un peu gonzo qui, à l'instar de Louis Theroux (dont je vous recommande chaudement les reportages pour la BBC), s'est dit que pour comprendre les motivations des types les moins recommandables de la planète, le mieux, c'était encore d'aller les leur demander, et ce, le plus candidement possible, en essayant de ne pas avoir trop d'a-priori (ce qui, comme il l'explique lui-même à plusieurs reprises dans le livre, n'est pas si évident).

C'est ainsi qu'il arrive à approcher des groupes ou des personnalités extrémistes diverses, des fondamentalistes musulmans prêts au Jihad au Ku Klux Klan, en passant par les plus gros férus de la théorie du complot. En les écoutant, il remarque une chose: ils sont tous persuadés qu'une poignée d'hommes (ou de lézards, pour l'un d'entre eux) se réunit régulièrement pour décider du sort de l'humanité. Il va également enquêter là-dessus et avoir quelques surprises...

En plus d'être véritablement passionnant et écrit comme une véritable enquête policière, ce livre reflète un style formidable: Jon Ronson sait parfaitement nous effrayer (parce que bon, ils font quand même un peu flipper, y'a pas à dire, et on comprend que le journaliste se sente parfois menacé...), mais surtout nous faire rire, parce que la discussion entre les membres du Ku Klux Klan sur les détails techniques de leur costumes, on se demande si Tarantino ne s'en est pas inspiré pour Django...

Mais surtout, ce que fait Ronson, et qui est tout simplement bluffant, c'est de nous montrer que le vrai point commun entre toutes ses personnes, c'est une forme de paranoïa, dans laquelle il est finalement assez facile de tomber. D'ailleurs lui-même se pose souvent des questions tout au long de son enquête et il est à deux doigts de leur trouver des raisons. Et c'est là que réside toute la force du livre. Finalement, il y a bien peu de différences entre "Eux" et "Nous". Il y a un simplement un petit twist pour passer à "l'extrême", une petite chose qui fait que, face aux mêmes images, face aux mêmes événements, la perception sera différente. C'est à la fois rassurant, et terriblement effrayant, parce que l'on se dit que s'ils sont si proches, rien n'est perdu, mais aussi que si nous sommes si proches d'eux, tout l'est peut être aussi...

Une lecture donc passionnante, amusante, mais aussi glaçante, finalement... (oh, et en Anglais, pour l'instant, parce qu'on attend la traduction!!!)





mardi 8 juillet 2014

New places to wear diamonds, n°3


Je continue mes petits bijoux à tendance cinéphiles...

Et cette fois, ce n'est pas que pour moi.

En effet, vous pouvez les trouver sur mon littlemarket si le coeur vous en dit (en plus, c'est les soldes, dites donc!)

En plus des bagues Desdémone et Othello, que j'ai doublé parce qu'il fallait absolument que je m'en garde une paire,







J'ai ajouté une broche Les fraises sauvages pour un peu de romantisme,
















Une broche Un tramway nommé Désir (l'étreinte post Stellaaaaaaaaaa!!!),














Une nouvelle broche Mort à Venise (avec le sulfureux Bjorn Andresen),















Une broche bollywoodienne Devdas avec le beau Shahrukh Khan (un de ces jours, il faudra que je vous parle un peu de ces films où un dodelinement de tête vaut mieux qu'un long discours)










Mais aussi parce que j'avais adoré ce western, une bague The Homesman de Tommy Lee Jones